Joyeux Noël quand même. Bonne année pareillement! Des temps des fêtes de même, j’en veux plus trop souvent. “Si l’année 2020 peut enfin finir!”. On lit cette phrase, ou son équivalent, un peu partout sur l’internet. On l’entend au dépanneur du coin, à l’épicerie, ou dans tout autre endroit, du moins ceux encore ouverts du fait qu’ils soient classifiés « essentiels ». Peu importe les catastrophes ou fléaux subits, cette phrase nous revient chaque année à l’arrivée du mois de décembre, et ce depuis le début du calendrier grégorien.
On ne croit pas aux miracles. On ne croit plus aux religions. On ne croit pas aux médias, et encore moins à nos politiciens! Bientôt les enfants ne croiront même plus au père Noël. Cependant, nous croyons que par pure et simple magie, dès que l’horloge aura sonné douze coups la veille du jour de l’an, les choses iront mieux… Nous crions le décompte en famille, entre amis, ou dans un quelconque rassemblement comme si on s’attendait à subir un orgasme collectif humanitaire et mondial qui mettra fin à nos problèmes. Plusieurs d’entre nous prennent même une résolution ou deux espérant donner une meilleure chance à votre pauvre vie de désarroi.
« Ça va bien aller! » qu’ils disent… C’est bien clair que ça va bien aller, un jour, sauf probablement pas le premier janvier. Peut-être pas avant le 19 mars, qui sait? Qui peut prédire? Pas que je tiens absolument à être pessimiste, mais dans le fond, le message que j’aimerais passer c’est qu’avant de pleurer sur notre triste sort, prenons notre mal en patience. Profitons de ce temps de distanciation pour réévaluer nos priorités et pour réviser notre liste de personnes qui sont véritablement importantes pour nous. Autrement dit, le beau-frère de votre troisième voisin, que vous ne connaissez même pas, s’il a besoin de quelqu’un pour le déménager, ce n’est pas forcément à vous de vous porter volontaire, quand même qu’il offrirait la bière et la pizza. Votre grand-maman ou votre vieux père attend votre visite cette journée-là. Vous lui avez promis! Bon, je comprends que ce n’est pas exactement la fête dans ces CHSLD (Centre d’hébergement et de soins de longue durée) mais vous préférez vraiment risquer le tour de rein plutôt que d’aller voir vos proches?
Maintenant, je ne veux pas généraliser et pointer tout le monde du doigt, mais si le chapeau vous fait… Parlons-en de ces vieux dans les CHSLD laissés à eux-mêmes, et pour lesquelles vous critiquez notre premier ministre du fait que vous ne pouvez pas les sortir de là en cette période des fêtes. Vous êtes nombreux à avoir crié haut et fort pendant l’année 2020 pour dénoncer leur piètre condition de vie. Vous avez été outrés quand les mesures de santé publique firent en sorte de vous empêcher de leur rendre visite, alors qu’eux tombaient comme des mouches. Vous étiez où en 2019? Certainement pas montés aux barricades pour manifester contre LEUR triste sort! Un grand nombre d’entre vous n’est même pas allez les visiter une seule fois depuis que vous les avez laissés là, aux oubliettes en attendant leur mort. Pourtant, si nous avons une telle qualité de vie actuellement, c’est grâce à ces vieillards qui se sont battus de nombreuses façons au travers les années pour que nous puissions en bénéficier.
Bonne année tout le monde.