Ah pis d’la marde!! Je vous pardonne tous. J’suis rendue là..

Premièrement, je dois préciser que je ne suis pas influencée par une quelconque religion. En fait, je me considère plus comme étant spirituelle qu’endoctrinée par des croyances trop structurées, sévères et patriarcales à mon gout. Je dirais que c’est arrivé comme ça, telle une goutte d’eau qui déborde, tout simplement, ou plutôt comme une douche froide…

Mon mari était en train de me masser les épaules hier soir, car la douleur était insoutenable, au point où j’avais juste envie de pleurer. Puis, tout bonnement, comme une claque en plein visage, la réalisation me frappa que si j’en avais moins sur les épaules, je m’en porterais beaucoup mieux. Oh! comme vous surement, j’ai entendu et lu des choses dans le passé qui prétendaient que si l’on arrive à pardonner à son prochain, notre fardeau devient moins lourd à trainer, mais je suis toujours restée incrédule. De toute façon, ce qu’on m’a fait dans le passé est trop terrible pour ça! Ça ne se pardonne tout simplement pas! Personne ne peut vraiment pardonner de tels actes. Ah mais si au moins je le pouvais. Quel soulagement je ressentirais!

C’est là que je me suis mise à vraiment réfléchir à mon affaire, à mon passé surtout. Dans moins de 3 mois, j’aurai 60 ans. Pourquoi au juste suis-je encore une victime? Pourquoi après toutes ces années je revis dans mes cauchemars réccurants le mal qu’on m’a fait? Pourquoi la nuit, quand il fait noir, ai-je peur de sortir de ma chambre à coucher pour aller aux toilettes? Pourquoi ces gens, même ceux qui sont décédés, ont-ils encore une emprise sur ma vie?

Je suis épuisée! Épuisée d’y penser, épuisée d’en parler, épuisée d’haïr. Ça se peut, vous savez. Vivre avec autant de haine envers des gens qui ne sont même plus dans notre vie, et qui ne le seront plus jamais, nous siphonne notre énergie, et nous empêche de vivre pleinement les beaux moments présents. Cette haine est devenue un boulet qui me retenait en arrière. Oui, j’ai été victime, mais je ne le suis plus. J’ai décidé de vivre en regardant devant moi dorénavant. Je vais me faire ce merveilleux cadeau. Je suis rendue là dans mon cheminement de vie. Donc, à tous ceux et celles qui m’ont fait du mal dans le passé, que ce soit physiquement, psychologiquement, émotionnellement, ou les trois, je vous pardonne. C’est la chose la plus difficile que j’ai fait dans ma vie. J’ai même un petit gout surette qui me remonte dans l’oesophage… Mais voilà, je vous pardonne tous.

J’ai encore les épaules en feu, mais j’ai la tête et le coeur beaucoup moins lourds.