Pour les gens de ma région, c’est à dire dans les environs de Sorel-Tracy, qui souhaiteraient acheter un ou plus de mes romans, j’en ai quelques-uns de disponibles chez moi. Je sais que plusieurs n’aiment pas trop acheter en ligne, donc voici l’occasion de le faire en personne ($30.00 chaque). Ça vous évite de payer les frais de livraison et les taxes de vente 😉 Sans prétention, je peux même vous le dédicacer si vous le voulez. Vous n’avez qu’à m’écrire sur Messenger ou m’envoyer un courriel à [email protected]
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Les sans-abri
Nous voyons de plus en plus de sans-abri, brisés par la vie, qui sont légitimement dans le besoin et qui n’arrivent pas à trouver un logement, vu la crise actuelle. Ils ne reçoivent aucune aide significative de la part de leur famille. Cependant, il ne faut pas toujours juger ces familles. Oui, certains sont trop centrés sur eux-mêmes pour voir à quel point l’un des leurs est dans marde, et ils ne réalisent pas qu’ils pourraient faire un effort concret pour les aider. Il y en a aussi qui sont eux-mêmes tout autant brisés par la vie, donc incapables de faire grand-chose. Ces sans-abri ont faim et auront bientôt très froid. Ce sont des êtres humains que beaucoup préfèrent chasser ailleurs, cacher, traiter de drogués plutôt que de leur offrir quelques dollars, un repas chaud, ou au moins un café, au cas où… Vous préférez croire qu’ils ne veulent pas s’aider, sans prendre le temps de vous demander pourquoi et comment ils en sont arrivés là.
Certes, certains sans-abri souffrent de problèmes de santé mentale et n’arrivent pas à vivre “comme tout le monde”. D’autres préfèrent vivre en marge d’une société qui ne leur convient pas. Certains ont simplement cherché à auto-médicamenter leur mal de vivre, et ont finit par déraper par surconsommation. Ce qui est important de retenir, c’est qu’ils ont tous une histoire, un vécu qui les a amenés à la rue, et la grande majorité n’y sont pas par choix.
Il y a aussi des individus malhonnêtes, comme on l’a vu récemment dans les médias, qui ont choisi de vivre en vagabonds, prétendent collecter des fonds, sans être appuyés par aucun organisme, et sans jamais redistribuer vos dons à qui de droit, ce qui est illégal. Certains ont plus d’argent dans leur compte en banque que la plupart de leurs donateurs. Bien sûr, ils ne conservent jamais plus de 5000 $, le montant maximum qu’ils peuvent avoir avant d’être coupés de l’aide sociale. Ils abusent du système, et ils abusent de la naïveté et de la générosité des gens en leur faisant croire qu’ils vont essayer de trouver un organisme pour redistribuer les fonds récoltés. Écoutez, si vous voulez faire un don pour une cause quelconque, faites-le directement ! Vous n’avez pas besoin d’un personnage douteux qui parcourt les rues du Canada et qui a choisi cette vie-là, pour cela. Si vous souhaitez entretenir un vagabond financièrement et en offrandes de matériels, ou de repas au restaurant, c’est votre choix, mais ne croyez surtout pas que vous donnez à une cause X parce que la seule personne qui en bénéficiera c’est l’individu lui-même. Ne laissez surtout pas ce genre d’individus malhonnêtes vous décourager d’aider les vraies personnes dans le besoin. Ils sont nombreux!
En terminant, j’aimerais vous inviter à vous joindre moi à l’évènement de sensibilisation et de solidarité à l’itinérance de La nuit des sans-abri de Sorel-Tracy, le 18 octobre au Carré royal de 18h à 22h. Il y aura kiosques, chansonniers, DJ, jeux gonflables, soupe populaire et plus! Apportez vos dons de vêtements chauds!
Je connais des gens…
Je connais des gens qui ont grandement souffert, et qui malgré ça, se sont battus jusqu’à leur dernier souffle contre le cancer, des gens bons, qui ont beaucoup aidé leurs prochains. Je connais des gens qui se battent actuellement contre ce maudit crabe, mais continuent à espérer et à rester positifs devant leurs proches, chassant la peur qui les tenaille, des gens bons également, qui ont fait une grande différence dans la vie de plusieurs. Des gens qui ont toujours été là pour moi. Des gens que je qualifie comme étant des gens d’exception.
Je connais un homme qui a souffert du cancer pendant huit longues années, et qui souffre encore des ravages que cette maladie a laissés derrière. Il ne chante pas. Il n’est pas une vedette. Il est simplement mon mari, qui a toujours été là pour moi à être mon aidant naturel, sans jamais rien demander en retour. Un fait cocasse c’est que pendant quelques mois dans le passé il a aussi été l’aidant naturel d’une vedette. Quand il décédera, dans très longtemps je l’espère, il n’y aura pas de fanfare ni trompette, pas de grand deuil collectif, pas de drapeau en berne, pas de rassemblement national, pas de médecin qui louange publiquement son patient, pas de politiciens qui se disent attristés par cette grande perte.
Il n’y a que les vedettes qui méritent cette admiration posthume sans borne il faut croire. Et pourtant, laissez-moi vous dire que j’ai mis ma tête sur son épaule assez souvent merci! Considérez ce texte comme étant mon hommage public à tous ceux que j’ai connus qui ont souffert du cancer, à ceux qui en souffrent en ce moment, à toutes les étoiles filantes qui ont perdu la vie à cause de cette maladie, et à ceux qui voient le grand rideau se refermer de plus en plus devant leurs yeux à l’heure actuelle, mais qui trouvent quand même le courage de sourire.
L’Halloween
Bon bien les décos d’Halloween vont devoir attendre. Nous étions censés décorer en fin de semaine, mais on ne trouve plus nos petites clôtures et pierres tombales pour faire notre traditionnel cimetière. J’ai donc décidé d’acheter d’autres décos. Ça va faire changement. Et les anciennes, on les retrouvera probablement quand les nouvelles seront posées. C’est bien souvent de même… Ah oui! Les petits sacs de friandises sont prêts à donner à vos petits monstres. Aux plus petits, vous leur direz que je suis une sorcière gentille! Il y en a qui font le saut loll Même certains parents le font le saut des fois (bien que plus discrets). On ne décore pas avec des licornes ni avec des personnages de Pat Patrouilles, et on ne prend pas les plaintes en considération. L’Halloween c’est fait pour faire et avoir peur! Je vous mettrai des photos.
On fait quoi pour les gens comme nous?!
Heureusement, je suis mariée à un homme bon et doux ! Tellement doux qu’il ne tue même pas les mouches (ou d’autres insectes indésirables) qui entrent dans la maison. Il les attrape au vol et les relâche dehors sans les blesser… Cela n’a pas toujours été le cas dans ma vie, car avant de le rencontrer, j’ai vécu beaucoup de violence conjugale de la part de deux de mes ex-conjoints. J’aurais très bien pu y laisser ma peau, car l’un des deux a même tenté de me tuer.
Je n’éprouve pas le besoin de revenir 37 ans en arrière, dans la noirceur de ces souvenirs traumatisants, mais j’ai encore une fois l’impression que parler de mes expériences pourrait amener certaines personnes à réfléchir, voire à agir. J’ai eu de la chance dans mon malheur, car lorsque j’ai dû quitter deux ex-conjoints violents, je n’étais pas encore en fauteuil roulant. À l’époque, je pouvais encore vivre seule, trouver refuge dans un centre pour femmes battues, ou, en dernier recours, acheter une tente et la dresser à l’orée d’un bois quelque part, si nécessaire.
Si je devais revivre toute cette violence aujourd’hui, avec mes problèmes de santé actuels et à mon âge, je ne sais pas comment je pourrais m’en sortir. Ma situation physique est bien différente de ce qu’elle était à l’époque, et la moindre difficulté est désormais bien plus compliquée à surmonter. C’est effrayant de penser à ce que cela impliquerait, car je n’aurais plus la même capacité de fuir ou de me protéger.
En pleine crise du logement, les femmes battues à mobilité réduite qui n’ont pas de famille ni d’amis sur qui compter, n’ont tout simplement pas le luxe de s’en sortir. Les centres pour femmes en difficulté ne sont pas adaptés, du moins pas dans ma région. Alors, je repose la question : que fait-on pour des personnes comme nous ? Absolument rien ! Rien du tout ! Il faudrait agir, et vite, avant qu’elles ne viennent grossir les statistiques des féminicides.
Izzy Colère
On m’a dit dernièrement ne pas aimer « Izzy Colère ». Que c’était un trait de ma personnalité qu’on voyait pour la première fois. Curieusement, lorsque j’ai questionné mes vrais amis de très longue date à ce sujet, des gens qui m’ont vu gérer plusieurs situations difficiles dans le passé, ils me disent tous, avec franchise, n’avoir jamais vu ce côté sombre en moi. On m’a même dit que dans certains cas, j’aurais peut-être dû l’être colérique, je me serais moins fait piler sur les pieds. Je ne ressens pas le besoin de nommer ces bons amis publiquement pour prouver que j’en ai des amis. Ils savent qui ils sont, ils savent qui je suis, et ils savent que je les apprécie énormément!
L’autre jour, alors que je parlais de certains évènements récents avec quelqu’un, mon petit fils de 15 ans, qui est autiste, m’a dit « je te trouve très très patiente grand-maman! » Si je mentionne son âge et le fait qu’il est autiste, c’est qu’il m’a vu gérer ses propres meltdowns (crises) toute sa vie dans le calme et avec patience.
Donc, je vais vous parler du côté « Izzy Patiente » puisque je ne suis pas du tout colérique. Je ne suis vraiment pas le genre de personne à frapper au plafond comme une déchainée, avec un manche à balai, à cause que les voisins font du bruit, pour vous donner qu’un exemple. Oui, parfois il m’arrive de hausser le ton quand j’en ai vraiment ma claque, mais ce n’est pas dans mon caractère de crier après les gens, encore moins de leur hurler après à pleins poumons. Curieusement, c’est ce que la personne qui m’accuse d’être colérique a fait dernièrement!
J’y pense… je suis aussi « Izzy mère Thérésa » qui vient en aide aux gens nécessiteux, même si je connais ces personnes-là que virtuellement. Il faut vraiment se méfier avec le virtuel! Parce que même si on les connaît depuis plusieurs années via l’internet, on peut facilement se faire berner et manipuler si on ne fait pas gaffe. Il y a de ceux qui exagèrent de beaucoup leurs problèmes de santé physique tout en banalisant leurs troubles de santé mentale, afin de vous siphonner tout ce qui a de bon en vous, pour ensuite vous blâmer d’être rendue à sec. Ils vous laissent alors tomber comme quelqu’un sans importance, et ils partent à la recherche d’une autre victime au trop grand coeur. « Izzy Bonasse ». Ouep! Ça aussi c’est moi.
Comment on fait le deuil d’une grande amitié basée sur du faux, de l’exagération et de la pure bullshit? Je deviens « Izzy Amère » et je déverse mon trop-plein le cul sur mon blogue. Qui sait, peut-être que ça évitera que d’autres se fassent avoir. Après j’espère devenir « Izzy Pardon » afin de ne pas trainer ce poids lourd de la haine sur mes épaules trop longtemps. Pour le moment, je me contente d’être « Izzy veut pu en entendre parler » afin que ce deuil s’amorce enfin. Merci de considérer!
Justice ou Injustice?
Lorsqu’un couple se sépare ici au Québec, la plupart du temps c’est la mère qui obtient la garde des enfants. Par conséquent, les pères qui n’obtiennent pas la garde partagée doivent se contenter de voir leurs progénitures qu’une fin de semaine sur deux. Mais qu’arrive-t-il lorsqu’une mère décide d’éloigner le père et la famille paternelle de la vie de ses enfants, simplement par hargne, par jalousie ou même par problème de santé mentale, parfois les trois en même temps? Qu’arrive-t-il si la mère empêche les visites en se cachant, toutes lumières éteintes, pour faire semblant de ne pas être à la maison quand le père vient chercher les enfants? Quel message en reçoivent les enfants? Qu’arrive-t-il si la mère fait de l’aliénation parentale au point de rendre les enfants méfiants, voire même peureux de leur propre père sans aucune raison valable? On se prend un avocat! Sauf que…
Tout le monde sait à quel point un avocat peut étirer les procédures et à quel point la roue de la justice est lente! Lorsque les deux parents travaillent et paient chacun leur représentant, il y a au moins un semblant d’équilibre. Sauf qu’on peut deviner que c’est le parent avec la plus grosse sacoche qui va gagner en fin de compte. Cependant, si c’est le père à qui on donne raison, il devra apprivoiser à nouveau ses propres enfants, ce qui peut impliquer un long processus.
Autre scénario; la mère ne travaille pas et a droit à un avocat de l’aide juridique sans frais, sans limites. Le père travaille et gagne à peine plus que le salaire minimum. On peut vite s’imaginer qu’après avoir payé son logement, sa nourriture, son transport et la pension alimentaire, il ne lui reste pas grand argent pour se payer un avocat à coup de $2000.00 par procédure judiciaire à chaque fois que madame garde les enfants en otage et refuse les droits d’accès! Souvent, les juges sont un peu frileux quand vient le temps de déclarer la mère d’un enfant en outrage au tribunal, ce qui peut avoir l’emprisonnement comme conséquence.
Pendant ce temps, les avocats s’enrichissent, les enfants n’aiment plus leur père, ils en ont peur, et madame leur mère a eu ce qu’elle voulait. C’est-à-dire faire tout perdre à son ex jusqu’à ce qui se retrouve sans ressource et complètement découragé, anéanti même!
Quelqu’un pense à protéger les enfants dans tout ce cirque judiciaire? Puisque c’est pour eux qu’on se bat, ça ne serait pas plus logique que les adversaires aient les mêmes armes? Parce que oui, ça devient rapidement la guerre entre les parties! Ça ne serait pas plus logique si on donnait à l’enfant deux représentants, un qui défend la position de la mère et l’autre du père? Ce n’est peut-être pas l’idée du siècle, mais il me semble qu’on peut faire mieux pour les enfants que ce qui est fait actuellement! Parce que là on détruit leur enfance à grand coup de mise en demeure et de “objection votre honneur!”.
On déménage… Ouin finalement, peut-être pas!
Avant de me faire juger, je tiens à préciser que je n’ai rien contre l’immigration! Bien au contraire, non seulement nous venons en aide à des gens qui en ont besoin, en retour ils nous enrichissent de leur culture, et certains nous font même profiter de leurs expériences professionnelles. L’important c’est de bien calculer le nombre d’immigrés pour ne pas nuire aux gens moins fortunés déjà établis au Québec, qu’ils aient eux-mêmes immigré ici dans le passé ou qu’ils y soient nés.
Depuis les dernières années, le Québec a accueilli plus de gens qu’il y avait de logements disponibles. Résultat : Crise du logement! Les propriétaires sont donc devenus beaucoup plus exigeants, et le prix des loyers a pratiquement doublé dans bien des endroits.
De nos jours, si nous n’avons pas un dossier impeccable on n’a pas vraiment le choix que de rester où on est, même si cet endroit est invivable pour différentes raisons. Ça prend des bonnes références de la part de notre ancien propriétaire, donc même si vous avez toujours payé votre loyer à temps, mais que vous quittez en mauvais terme pour des raisons tout à fait justifiées, bonne chance pour trouver un nouveau logement! Si vous ne travailler pas, encore une fois bonne chance! Si vous êtes en instance de séparation et que vous n’avez jamais eu de bail à votre nom, bonne chance!
Maintenant, imaginez que vous êtes victime de violence conjugale, que vous n’avez pratiquement rien d’autre que le linge que vous avez sur le dos, que vous ne travaillez pas, et que vous n’avez pas d’expérience de travail non plus. Ça vous prend alors un logement meublé et abordable pour personne sur l’aide sociale qui n’a pas de référence… Ça va faire dur taleur!
Les femmes battues et écorchées de la vie qui doivent déjà difficilement puiser au fond d’elle le courage et la force nécessaire pour quitter leur bourreau, souvent avec leurs enfants, vont-elles être contraintes davantage à rester avec lui si elles n’ont pas de soutien de leurs proches? Même si elles reçoivent de l’aide quelconque, cette crise est loin d’être finie! Leurs proches vont-ils accepter de les héberger au-delà de quelques semaines?
Au moins il y a les maisons d’hébergement pour les victimes! On m’informe cependant qu’ici à Sorel-Tracy à la maison La Source (et je devine que c’est comme ça un peu partout au Québec) cela arrive qu’il manque de place pour accueillir les femmes, et leur hébergement est de courte durée. Leur dossier, évalué aux trois semaines, détermine si elles peuvent y rester au-delà de ça.
Nous devons forcément envisager que cette crise du logement aura des répercussions désastreuses! Plus ça va aller, plus qu’il y aura des sans-abris qui vont se faire chasser d’un bord et de l’autre à coup de matraque et de « Taser »… Et plus il y aura de féminicides!
« Ouin, mais qu’est-ce qu’on y peut faire? On est toujours bien pas pour retourner les immigrés dans leurs pays, ce serait inhumain! » En effet!! Alors quoi? DONNEZ aux différents organismes qui aident les gens en difficulté. Aidez vos proches si possible. Plaignez-vous à nos politiciens. Dénoncez les propriétaires qui ont des exigences illégales telles qu’énumérées dans l’article suivant. https://www.journaldemontreal.com/2020/08/14/exiger-un-depot-de-garantie-est-toujours-illegal
Voici un article que j’ai écrit en 2013 et qui est encore d’actualité:
Oui, je m’y prends un peu tôt, mais je me sentais inspirée cette après-midi, alors je vous ais pondu cet article quelques jours avant le temps. Le 1er juin 2013, nous entamerons la semaine québécoise des personnes handicapées. C’est moi ça! Qui dit femme en fauteuil roulant, dit personne handicapée. Cette année j’ai décidé de vous exposer les difficultés que je rencontre, que possiblement le commun des mortels ne soit pas conscient ou pas conscientisé. « Bon r’gard là qui veut attirer de la pitié! » que j’entends presque certains d’entre vous dire à voix à peine étouffée. Je tiens à préciser que mon but n’est pas d’attirer la pitié, mais plutôt de vous aider à comprendre ce que des gens dans ma situation peuvent vivre, afin que vous soyez plus au courant de nos besoins si advenant le cas que vous aimeriez faire quelque chose de positif pour nous rendre la vie plus agréable. C’est vrai! Si on ne vous le dit pas ce que l’on vie, ce que l’on a envie, comment le sauriez-vous?
Premièrement, ce qui est très important de ne pas oublier c’est que les gens en fauteuil roulant ne sont pas forcément paralysés! Ce qui veut dire que plusieurs d’entre nous ressentent de la douleur quotidiennement, à un niveau plus ou moins grand, selon la condition et la maladie qui nous est propre. Manipulez-nous avec soin! Juste le fait d’arriver par en arrière de moi sans crier gare, et de me faire basculer par en arrière pour me taquiner, ou me faire avancer brusquement, me chatouiller, me faire faire le saut, etc. me cause personnellement une intensification de douleur, qui peut même parfois être très vive. Je n’aime pas qu’on me pousse, à moins que ce soit sur sol rugueux (comme sur l’asphalte, ou le gazon, ou en pente, là c’est bienvenu), demandez-moi le avant, et si je vous dis que ça va, que je suis capable, de grâce laissez-moi faire. Si je suis dans votre chemin, demandez-moi de bien vouloir me tasser. Ne me tassez pas de là vous-même, c’est très insultant. Déjà que je ne peux pas faire grand-chose physiquement, si je suis capable, laissez-moi le plaisir de le faire toute seule.
Deuxièmement, ma vie sociale. En dehors de l’Internet, on peut aussi bien dire qu’elle est presque inexistante. On m’invite que très rarement chez soi, puisque ce n’est pas accessible pour moi. Personne ne vient me voir chez moi non plus, même pas dans le temps des fêtes. Pourtant, avant d’être en chaise roulante, j’en avais de la visite, mais semblerait que les gens me trouvent maintenant inintéressante. J’ai beau leur dire de venir prendre un café, venir me rejoindre pour un pique-nique, venir fêter avec moi lors d’occasions spéciales, et ce, à plusieurs reprises, c’est comme si c’était un fardeau pour eux. « Je vais essayer d’aller te voir la semaine prochaine, si j’ai le temps! » qu’on me dit, sans jamais se pointer le bout du nez. C’est comme si je leur demandais un service de venir me voir. J’te demande pas de venir m’aider à déménager stie, j’te demande de venir jaser un peu! Eh oui! J’ai d’autres sujets de conversation que la maladie! J’ai 52 ans et j’ai l’impression d’être déjà une vieille qu’on a oubliée à l’hospice. Je n’invite plus personne maintenant, que ce soit pour Noël ou juste un café, alors invitez-vous vous-même! Vous êtes les bienvenues, si vous prévenez de votre visite.
Troisièmement, les gens en fauteuil roulant ne sont pas forcément déficients intellectuellement! Il y en a, tout comme il y en a qui ne sont pas en fauteuil roulant, mais il est important de savoir qu’un va très souvent sans l’autre! Donc, sentez-vous bien à l’aise de nous parler comme des gens normaux, et intelligents. On m’aborde souvent comme si le fait de passer ma vie en position assise m’enlève de la matière grise! Nous ne sommes pas forcément sourds non plus, alors inutile de nous parler plus fort, ni plus lentement, encore moins en enfant! Ne pas demander à la personne qui m’accompagne de répondre à ma place non plus!
Quatrièmement, si on chiale, c’est parce qu’on est en maudit. On peut-tu nous juste être en maudit parce qu’on se sent brimé dans nos droits ou que quelque chose nous déplait pour des raisons aussi valables? On peut-tu juste avoir une opinion sur un sujet chaud? Pourquoi les gens handicapés passent tout le temps pour des frustrés de la vie à cause de leur condition? Je vous assure que si quelque chose me met en crisse aujourd’hui, la même chose aurait eu le même effet avant que je sois en chaise roulante!
Cinquièmement, ça arrive que notre aidant naturel soit malade et soit dans l’incapacité de s’occuper de lui-même, encore bien moins de nous. De l’aide serait grandement appréciée! N’attendez pas qu’on vous le demande. On vient tanné de toujours devoir quémander et de se faire refuser, ou pire, de se faire décommandé à la toute dernière minute pour des raisons inventées de toutes pièces parce que finalement ça ne vous tente plus, ou que vous ayez d’autres choses de plus plaisant à faire. Vous dites être notre ami, vous dites nous aimer, nous apprécier? Offrez-vous! Curieusement, c’est moi la handicapée, et j’aide plus mon prochain, à ma façon, que je ne reçois d’aide de quiconque, à part mon mari et aidant naturel (lement).
Sixième, et dernier point, ne prenez pas pour acquis qu’on est capable de faire ou de ne pas faire quoi que ce soit. Demandez-nous! Plutôt que de présumer que vous nous dérangez, demandez-nous.
Merci de considérer 🙂
Quand on veut on peut?
Ça fait plusieurs fois que je vois passer des vidéos de gens avec des membres en moins, qui réussissent des exploits malgré leurs contraintes physiques sévères. Je n’ai rien contre ces dites vidéos en tant que telles. Leur but est d’encourager les fainéants à dépasser leurs propres limites en leur disant; « checke-moi aller dude! J’n’ai pas de jambes pis j’me promène en skate. J’ai même un travail pendant que toi tu te pognes le beigne ».
Le problème avec ces vidéos c’est que bien des gens vont les visionner, et plutôt que de se regarder dans le miroir et d’en être inspiré pour faire plus de leur vie, ils jugent des personnes comme moi! C’est à dire, des personnes vivantes avec des problèmes de santé qui leur causent des douleurs chroniques intenses et handicapantes au point de ne pas pouvoir y aller travailler ni pratiquer de sport.
Non, mais vous êtes qui pour juger ce qu’un autre peut faire ou ne peut pas faire?! J’ai 60 ans, je me déplace qu’en fauteuil roulant à cause d’une maladie dégénérative des os et l’on ose me faire remarquer qu’il y a des gens en chaise roulante qui jouent au basketball aux Olympiques des handicapés. Sérieux? Je suis bien contente pour eux, sincèrement. Toi joues-tu au basket? Tu te pratiques dans quelle discipline en prévision des prochains jeux? Es-tu capable toi, d’éplucher des oranges avec tes orteils? Pourquoi tu te contente d’une job de marde quand t’aurais pu devenir docteur ou avocat? Tant qu’à juger..
Un moment donné, c’est bien beau avoir la pensée magique, « quand on veut on peut », mais y a toujours bien des maudites limites! Je mériterais un trophée les matins que je réussis à juste me lever toute seule de mon lit. Mes accomplissements je les fais assis, occupez-vous des vôtres. Une petite joute de Monopoly ça vous tente?