Chapitre 1
Sara-Maude venait de finir de travailler le quart de nuit. En direction chez elle à pied, la femme sensible qu’elle était ne pouvait s’empêcher de pressentir que quelque chose n’allait pas. Bon, il faut dire qu’elle n’était pas devineresse, alors il était impossible d’élaborer davantage, mais reste-t-il qu’elle avait la nette impression que quelque chose clochait.
Aussitôt entrée dans la maison, comme à tous les matins qu’elle revenait de bosser de nuit, sa conjointe lui demanda :
— Salut ma douce! Il fait quoi comme température ce matin?
— Allo mon amour! À vrai dire, il ne fait rien ce matin, rien pantoute! répondit-elle.
— Ben là! Il ne peut pas faire rien pantoute ha, ha, ha!
— Je t’assure que oui! Il ne fait ni chaud, ni froid. Il ne vente pas. Le soleil n’est pas très brillant, même s’il n’y a aucun nuage dans le ciel. Les oiseaux ne gazouillent pas et les insectes sont muets, dit Sara-Maude
— Tu me fais marcher!
— Va voir par toi-même! Ça en est déstabilisant!
— OK! Je te crois, mais je vais aller voir pareil. Je ne comprends pas trop comment il ne peut rien faire.
Sergueïa se chaussa et sortit dehors. Elle mouilla son index et le leva dans les airs, question de voir s’il faisait le moindre vent. Elle regarda dans les arbres, dans l’espoir de voir ne serait-ce qu’un seul oiseau. Perplexe, elle rentra dans la maison.
— C’est sûrement l’été des Indiens qui s’annonce pour les prochains jours, conclut-elle.
— L’été des Indiens? Ça prend un gel au sol avant quelques jours de chaleur pour qu’on puisse considérer la température comme étant l’été des Indiens, dit Sara-Maude.
— Alors j’imagine que le réchauffement de la planète y est pour quelque chose!
— T’as peut-être raison, mais une chose est claire, il se passe des phénomènes vraiment bizarres depuis quelques jours. T’as vu aux nouvelles? Des milliers d’oiseaux et de poissons morts aux mêmes endroits sans que l’on connaisse la cause, dit Sara-Maude.
— Oui, mais ça, ce n’est pas nouveau. À ce qui parait, c’est arrivé déjà dans le passé, dit Sergueïa.
— La dernière fois, ça remonte à une soixantaine d’années, qu’ils ont mentionnées aux nouvelles.
Ce que personne ne savait encore, c’est que cette journée du 15 octobre 2075 marquait le début de la fin du monde tel qu’on le connaissait.
~* § *~
Kabryzyo entendit la sonnerie, mais n’arrivait pas à trouver le courage de se lever pour voir qui était à sa porte d’entrée si tôt le matin. Il avait très mal dormi cette nuit-là et comptait bien y remédier en passant la matinée au lit, bien emmitouflé dans sa couette.
— Allez Kabryzyo! Ouvre-moi! C’est urgent! cria Daquira.
— Ben oui! C’est toujours urgent avec toi. Laisse-moi dormir! Tu reviendras après diner, dit Kabryzyo.
Daquira ne l’entendit pas. Elle sonna une dernière fois et voyant qu’il ne répondait toujours pas, retourna à son propre appartement pour chercher un double de la clé du loft de son ancien rectifieur.
Pendant ce temps, se souciant peu des urgences de son agent de liaison, d’autant plus qu’ils n’avaient pas eu à travailler ensemble depuis les seize dernières années, Kabryzyo se gratta l’entrejambe et se rendormit paisiblement.
Une trentaine de minutes plus tard, Daquira revint avec la clé, débarra la porte et entra dans le loft de Kabryzyo. Ce dernier était couché sur le ventre, la jambe repliée par-dessus les couvertures, les fesses à l’air. La tentation étant trop forte, Daquira s’avança doucement et lui flanqua une bonne claque sur le péteux.
Kabryzyo se retourna rapidement sur lui-même en pointant le pistolet qu’il avait camouflé sous son oreiller.
— Wo Ryz! Tout doux! Tout doux! C’est moi!
— Qu’est-ce que tu fais là? Non, mais il ne faut surtout pas te gêner! demanda Kabryzyo en se frottant les yeux. Qui t’a donné la clé?
— Premièrement, range ton arme! Non, en fait, donne-le-moi! Tu n’en auras plus besoin, ordonna Daquira.
— Il n’est pas question que je te donne mon arme! J’accepte cependant de le ranger. Maintenant, peux-tu te tourner le temps que je m’habille?
— Bon! Tu as le cœur dur Ryz! Tu ne veux même pas laisser une pauvre vieille comme moi se rincer l’œil. Je vais aller nous faire du café d’abord. Pour ce qui est de ton arme, tu vas vraiment devoir me le rendre, dit-elle en se dirigeant vers le comptoir de cuisine.
— Tu vas devoir me donner une bonne raison pour m’en départir!
— C’est commencer Kabryzyo. Le transfert est commencé, lui annonça Daquira.
— Mais il reste encore cinq ans! Je peux au moins garder mon arme jusqu’à la toute fin! s’obstina-t-il.
— Nous sommes à la toute fin! Les membres des Apprentis du Monde Nouveau, allons transférer sur Terre 2 les premiers. Ce n’est qu’une question de jours, possiblement même une question d’heures. Sois prêt! Fais tes adieux à ceux que tu ne comptes pas revoir.
— De toute façon, je vais devoir revenir ici sur Terre Beta dans peu de temps après le transfert, dit Kabryzyo.
— En quel honneur? demanda Daquira, perplexe.
— Tu ne te souviens pas? En guise de récompense pour avoir réussi ma dernière mission, je peux sauver une personne de mon choix de l’exclusion.
— Oui, oui! Ça me revient là. Qui as-tu décidé de sauver?
— J’ai pas encore décidé, dit-il.
— T’as eu quoi? Seize ans pour faire ton choix? Il me semble que ce n’est pas si difficile que ça de choisir. J’imagine que c’est soit Topaze ou Gloria. T’as qu’à sauver celle des deux que tu as aimés le plus, suggéra Daquira.
— Bien oui! Pourquoi je n’ai pas pensé à ça avant! Merci Daquira, dit Kabryzyo d’un ton sarcastique. J’y pense, t’avais pas quelque chose d’urgent à me dire? Tu n’es sûrement pas entrée chez moi par effraction que pour me faire des attouchements à caractères sexuels!
— J’avais une clé! Je ne suis pas entrée par effraction! Par définition, au sens de la loi, entrer par effraction veut dire entrer avec l’intention de commettre un acte criminel, ou encore en y commettant effectivement un acte criminel!
— Je t’annonce que claquer les fesses à une personne non consentante est un acte criminel!
Daquira évalua l’information de Kabryzyo pendant un bon trente secondes avant de lui dire enfin :
— Tu as raison Kabryzyo! Je suis terriblement désolée! Je ne voulais que te taquiner. Je ne suis pas très habile avec cette pratique. Vas-tu porter plainte contre moi? Je comprendrai si c’est le cas! Je le mérite. Aimes-tu mieux que je m’en aille?
— Non, non! Ne crains rien! Je ne porterai pas plainte contre toi. J’ai compris que tu ne voulais pas m’agresser. Je sais qu’étant asperger tu as parfois de la difficulté avec l’interaction sociale. C’est pour ça d’ailleurs que je le mentionne, pour te servir une petite leçon. Certaines personnes n’auraient vraiment pas apprécié, eh oui, c’est possible qu’ils portent plainte contre toi. T’imagine? Après tout ton travail et tes efforts, tu aurais été chassé en exclusion! expliqua Kabryzyo. Maintenant, tu me dis c’est quoi l’urgence?
— Oui, oui! Où ai-je la tête? En fait, je vais te le montrer. Viens avec moi.
~* § *~
Comme chaque matin depuis leur mariage, il y a de ça exactement cinquante ans en ce jour, Jade prépara le petit déjeuner de son mari Enzo. La bonne odeur du café et du repas qu’elle lui cuisinait a toujours servi de réveil matin pour Enzo, mais pas ce jour-là!
— Enzo! Le petit déjeuner est prêt! cria Jade, se disant que son mari doit avoir passé une mauvaise nuit, sachant bien que son arthrite le faisait beaucoup souffrir ces temps-ci comme chaque automne.
Elle l’appela encore deux fois, et comme elle n’obtient toujours pas de réponse, elle se rendit dans la chambre à coucher, craignant le pire. Elle s’approcha du lit, et soulagé qu’il fût encore en vie, elle lui demanda :
— Ca ne va pas chéri? Tes os te font trop mal pour te lever? Je peux te monter un cabaret si tu veux.
— Jade, je me sens bizarre. Ce n’est pas mes os. C’est comme si mon corps se faisait tirer vers le haut, mais quand j’essaie de me lever, j’en ai pas la force.
— Tu veux que j’appelle l’ambulance?
— Non! Ça va sûrement passer. Si je ne vais toujours pas bien dans une couple d’heures, j’appellerai mon médecin. Tu serais gentille de m’apporter un cabaret. Ça sent très bon! J’ai droit à du bacon ce matin? Que me vaut ce grand luxe?
— C’est notre anniversaire de mariage! Comme si tu ne le savais pas! Coquin va! dit Jade en riant. Après tout, Enzo était le plus romantique des deux. Il n’oubliait jamais une date importante.
Deux minutes plus tard, Jade revint dans la chambre à coucher avec le repas de son mari. Ce qu’elle vit en entrant lui fit échapper le cabaret par terre. Elle hurla à pleins poumons, avant de perdre connaissance à la réalisation soudaine que son passé venait de la rattraper.
~* § *~
— Je veux rester ici! Il n’est pas question que j’aille ailleurs! Je veux rester ici dans mon laboratoire. C’est mon laboratoire et personne ne peut m’obliger à m’en aller ailleurs, répéta sans cesse Roméo.
Il était assis par terre dans un coin du laboratoire, les bras croisés sur sa poitrine à se bercer d’avant en arrière de plus en plus rapidement à la mesure que sa crise augmentait. Lorsque son balancement prit de l’ampleur au point où il se frappait le derrière de la tête contre le mur, son assistante courue pour chercher un coussin du divan dans l’appartement d’à côté pour le placer entre le mur et sa tête, afin de l’empêcher de se blesser. À son retour, à peine une minute plus tard, le mur derrière Roméo était déjà taché de sang par la force d’impact.
N’arrivant pas à le calmer, l’assistante téléphona Daquira en panique pour lui demander conseil.
— Shabri, écoute-moi! Tu vas d’abord devoir te calmer avant d’espérer calmer Roméo. As-tu allumé sa boule de miroir? demanda-t-elle. D’habitude ça marche.
— Merci! J’ai complètement oublié d’essayer ça! dit Shabri.
— Fais-le et reviens-moi!
Comme de fait, aussitôt qu’elle ferma les grosses lumières du laboratoire, et alluma celle qui était dirigée vers la boule de miroir, Roméo se balança de moins en moins vite et regarda les petits ronds lumineux tourner dans la pièce.
— Il va mieux là, dit Shabri. Il se calme tranquillement, mais il va avoir besoin de soin à la tête. Il saigne beaucoup.
— Tu peux t’en charger? Kabryzyo et moi allons arriver dans une dizaine de minutes. Dis-lui!
~* § *~
— Manon? Ça va? demanda Aldir en frappant à la porte de salle de bain.
Voyant que sa femme ne répondait pas, inquiet, il débarra la porte en insérant un clou dans le trou de la poignée. Manon n’y était plus! C’était comme si elle s’était soudainement évaporée. Il l’avait pourtant bel et bien vu rentrer dans la salle de bain il y a dix minutes, après s’être levée de table disant avoir envie. La porte était dans son champ de vision, alors elle n’aurait pas pu sortir de là sans qu’il la voit, et avec son surpoids, impossible qu’elle soit sortie par la petite fenêtre dans la douche!
Aldir fouilla quand même le reste de l’appartement à l’intérieur et dehors aux alentours dans l’espoir de retrouver sa tendre moitié. Ne la trouvant pas, il téléphona à sa seule amie Rosie, mais elle ne lui avait pas parlé depuis une couple de jours. Les deux femmes étaient en froid, ce qui n’était rien d’inhabituel.
— Bonne chose pour elle! Elle a enfin trouvé le courage de te crisser là! jubila Rosie.
— Qu’est-ce c’est que tu me dis là toi? Elle m’a pas crissé là pantoute! Toutes ses affaires sont encore icitte! Si t’es au courant de quelque chose, t’es ben mieux de me le dire tout de suite, parce que j’te jure que tu vas me le payer cher si tu me caches de quoi! menaça Aldir
— Aldir, la seule chose que je sais c’est qu’elle avait juste hâte que tu crèves pour être enfin débarrassée de toi! Ca fait que si elle a trouvé un moyen de s’enfuir de tes sales pattes, je suis bien contente pour elle, puis c’est pas moi certain qui vais t’aider à la retrouver!
~* § *~
— Molly! Vient mon petit chien! Molly! Vient voir papa, on va aller faire une marche. Molly! Ben voyons! Tex-Anne as-tu vu le cabot?
— Non! Même qu’à bien y penser, en me levant ce matin je l’ai envoyé dehors dans cour faire ses besoins, et depuis que je l’ai fait rentrer je ne l’ai plus revu. Il n’a rien mangé non plus, son bol est encore plein, dit Tex-Anne.
— T’es bien sûre de l’avoir fait rentrer? demanda Cyrius.
— Oui, oui! Je lui ai même essuyé les pattes. Il avait pilé dans un trou de boue au fond de la cour, proche des cèdres, dit Tex-Anne.
— Y’a pas personne qui est venu cogner non plus?
Le couple passa le reste de l’après-midi jusqu’à la tombée du jour à sillonner les rues, et à questionner les gens qu’ils croisaient dans l’espoir de retrouver leur chien tant aimé, mais en vain.
Le cœur en mille miettes, Tex-Anne et Cyrius retournèrent au bercail et se retrouvèrent devant un terrain complètement vacant.
~* § *~
— Veux-tu bien me dire ce qui s’est passé pour le mettre dans cet état? Roméo n’a pas refait de crise aussi intense depuis son enfance! demanda Kabryzyo.
— J’ai reçu un courriel, et en le lisant je n’avais pas remarqué que Roméo le lisait aussi par-dessus mon épaule. C’était du directeur général qui m’informait que les transferts à la Terre 2 débuteraient bientôt pour les membres des Apprentis du Monde Nouveau, dit Shabri.
— Et tu n’as pas pensé lui expliquer? Quand tu as été embauchée pour travailler ici tu as pourtant dit être habitué avec les autistes! dit Kabryzyo en allant s’asseoir par terre à côté d’un Roméo plus calme, mais encore ébranlé.
— Kabryzyo! Je ne veux pas m’en aller ailleurs! C’est mon laboratoire ici et si je pars je vais perdre tous mes résultats de recherche, et si je pars sans mon ordinateur, comme quand j’étais petit, toutes mes données seront perdues! Les gens sur Terre bêta vont tous tombers malades et je ne serai pas là pour les guérir! Ce sera la catastrophe Kabryzyo! Rien de moins que la catastrophe! dit Roméo en recommençant à s’agiter.
— Roméo, écoute-moi. Concentre-toi sur ma voix et sur les reflets de lumières.
— Il y a trop de stimulus sensoriel ici pour un autiste! Kabryzyo, tu n’y arriveras pas comme ça. Shabri, sais-tu si Roméo a un casque antibruit? demanda Daquira.
— Oui! Je vais le chercher, dit Shabri.
Quelques secondes plus tard, lorsque Shabri revient avec le casque, Daquira le plaça doucement sur les oreilles de Roméo et dit :
— Maintenant, sortez! Tous les deux, sortez d’ici et laissez-moi aider Roméo. Et fermer la porte!
Enfin seuls, Daquira s’assied par terre à côté de Roméo, mais contrairement à Kabryzyo, elle garda une petite distance entre eux pour ne pas le toucher.
— Roméo, es-tu dans le rouge foncé en ce moment? lui demanda-t-elle.
Les autistes avaient un code de couleurs pour identifier leurs humeurs allant du vert, en passant par le jaune, le rouge et en finissant par le noir. Quand ils étaient dans le rouge foncé, cela voulait dire qu’ils étaient en grande colère. Plus tôt, lorsque Roméo se berçait et qu’il se frappait la tête sur le mur, il était dans le noir.
— Je suis dans le rouge pâle.
Daquira se leva, enleva ses bottes à talons hauts, regarda autour d’elle et s’avança vers le bureau de Shabri à quelque mètre de Roméo. Il y avait de la musique qui sortait des écouteurs branchés à un ordinateur. Elle ferma le lecteur. Ensuite, elle se dirigea vers la salle de toilette, tenta de fermer le robinet pour ne plus qu’il y est de gouttes d’eau qui tombent. Ce n’était pas possible, alors elle sortit et ferma la porte de la pièce derrière elle. Elle regarda ensuite le ventilateur au plafond et tira sur la petite chaine interruptrice pour l’arrêter. Finalement, elle retourna auprès de Roméo et lui demanda s’il était encore dans le rouge pâle.
— Je suis dans le jaune orange.
— On peut se parler maintenant? Je vais t’expliquer la situation et ensemble on va trouver une solution, d’accord? Tu veux bien te lever et venir t’assoir sur une chaise qu’on en discute? demanda Daquira.
Trente minutes plus tard, Daquira sorti du laboratoire, laissant Roméo poursuivre ses recherches et elle alla rejoindre Kabryzyo et Shabri.
— Il va mieux maintenant, mais faut prévoir une autre crise si on ne lui donne aucune solution acceptable pour lui dans un très court délai. Shabri! Tu vas appeler un plombier pour qu’il vienne réparer le robinet, il coule, et c’est un irritant. Tu vas aussi appeler un électricien pour qu’il installe un nouveau ventilateur, les brosses dans le moteur sont finies, ça fait un bruit irritant! Tu les feras venir de soir! Très important! Ensuite, ta musique tu l’écouteras chez vous. Si Roméo veut en écouter sur son ordinateur, c’est son choix. Aussi, abstiens-toi de te parfumer comme une guidoune, et porte des espadrilles, tu n’as personne à séduire ici! Maintenant, retourne travailler. Tu nous appelleras s’il y a le moindre signe indicateur d’une autre crise. Ne tarde pas comme cette fois-ci. Dernière chose, je lui ai soigné la tête, il devrait être correct, mais surveille les signes de commotion cérébrale ou de fracture crânienne.
— Tu n’avais pas une urgence à me montrer? demanda Kabryzyo.
— Oui, mais une urgence, c’est relatif ça! Suis-moi, ordonna Daquira.
— Tu devrais peut-être te chausser avant! dit Kabryzyo d’un ton moqueur.
— Oui! Bien entendu! J’y allais! dit-elle, gênée.